Les conseils du Pro

Financement de la reprise d’entreprise

(article paru dans notre newsletter n° 25)

Afin de donner corps à un projet de reprise, il faut mettre au point son financement. On peut financer une reprise d’entreprise par le biais d’un emprunt auprès d’un établissement bancaire par exemple, mais on doit aussi disposer d’un apport, autrement dit de fonds propres, pour démontrer le sérieux de la démarche.

L’élaboration de recherche de financements doit se faire de manière méthodique, en privilégiant dans un premier temps les sources de financement les plus proches (épargne personnelle, argent de proches, etc...) afin de pouvoir solliciter ensuite les plus éloignées (le prêt bancaire par exemple).

Première étape : réunir les fonds propres
On recommande que l’apport en fonds propres soit de 25 à 50 % du prix d'acquisition de l’entreprise selon la cible (l’entreprise à reprendre), le marché sur lequel elle évolue et le contexte économique. Pour constituer cet apport, plusieurs solutions existent :

  • Recourir aux économies personnelles : afin de prouver la motivation du repreneur et son attachement au projet, il doit y consacrer une part de ses propres deniers. Attention toutefois à ne pas mettre 100 % de son patrimoine disponible dans le rachat d'une entreprise : d’une part, il existe toujours des impondérables malgré les plans de financement les plus détaillés, d’autre part personne n’est à l’abri des « accidents de la vie».

  • Solliciter les proches : demander l’aide de la famille et des amis. Ils peuvent participer au projet, sous la forme de donations, de prêts ou de participations au capital de la future structure. Les particuliers qui investissent dans des entreprises peuvent bénéficier en sus d'avantages fiscaux.

  • Demander une aide publique : l'État, les régions, les communes ou certains établissements publics peuvent proposer des aides à chaque étape de la vie de l'entreprise, et notamment lors d'une reprise. Pour se renseigner sur les aides existantes, il suffit de consulter l’Annuaire des aides publiques aux entreprises sur http://www.aides-entreprises.fr/.

  • Obtenir un prêt d'honneur : les réseaux d'accompagnement, comme Initiative France (http://www.initiative-france.fr/Creer/Pret-d-honneur), le Réseau Entreprendre (https://www.reseau-entreprendre.org/fr/accueil/) ou l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE) (http://www.adie.org/) peuvent proposer un prêt d'honneur, sans garantie ni caution personnelle, généralement à taux zéro. Son montant se situe généralement entre 3 000 € et 50 000 €. Le prêt d’honneur a comme avantage de faciliter ensuite l’obtention d’un prêt bancaire.

  • Faire appel à des investisseurs : rien n’empêche de créer une holding de reprise et d’ouvrir le capital de cette holding à des investisseurs. Plusieurs types d’investisseurs peuvent entrer au capital :

    • Des organismes de financement participatif (ou crowdfunding) : le financement participatif ou crowdfunding est un mécanisme de financement qui permet de récolter des fonds auprès d’un large public en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial, qui fonctionne le plus souvent via internet. Ce financement peut prendre 3 formes :

      • un prêt

      • la souscription au capital de l'entreprise soutenue (holding de reprise)

      • un don ou une contribution qui peut donner lieu à une contrepartie

    • Des business angels : si votre entreprise recèle un fort potentiel de croissance, elle peut intéresser des business angels (ou « investisseurs providentiels » en français). Derrière ce terme se cachent des personnes physiques, souvent anciens cadres supérieurs ou entrepreneurs eux-mêmes, qui souhaitent investir une partie de leur patrimoine financier dans des sociétés innovantes. Grâce à leur expérience, les business angels apportent également conseils et carnet d'adresses. Les business angels, seuls ou à plusieurs, sont susceptibles de financer des investissements de 50 à 700 000 €. En général, ils restent minoritaires au capital de l'entreprise (part inférieure à 20 %) mais participent activement à la vie de l'entreprise et à la prise de décision. Le choix des entreprises à aider par un business angel est souvent déterminé par :

      • la zone géographique de l’entreprise : le business angel privilégie les entreprises locales ou régionales

      • le domaine d’activité : il choisit des projets dans un secteur économique lié à son domaine d’expertise ou ses intérêts personnels.

    • D’un fonds d’investissement : il existe près de 300 fonds d'investissement en France regroupés au sein de l'Association des investisseurs pour la croissance (https://www.franceinvest.eu/). Il s'agit d'actionnaires professionnels qui prennent une participation en capital, majoritaire ou minoritaire, dans des entreprises généralement non cotées en bourse. Ils participent à la définition d'une stratégie claire et de long terme pour l'entreprise, lui permettant de créer de la valeur pour ses clients, ses actionnaires et ses salariés. Les acteurs du capital-investissement injectent en moyenne 5 millions d'euros par entreprise, et rarement moins de 250 000 €, au cours d'un partenariat qui dure généralement de 3 à 7 ans.

  • Participer à des concours : de nombreuses associations, fondations, écoles ou autres organisations d'entrepreneurs proposent des concours destinés aux créateurs ou nouveaux chefs d'entreprise. Ils sont parfois destinés à des publics spécifiques (femmes entrepreneurs, jeunes, concours régionaux...) ou des secteurs définis (numérique, écologie, commerce, économie sociale et solidaire...). À la clé : des dotations financières, mais aussi la possibilité de se faire connaître et de rencontrer des partenaires ou des investisseurs.

Deuxième étape : solliciter un prêt
Une fois les fonds propres réunis, on peut démarcher plus facilement les établissements financiers, mais pas forcément uniquement ceux-ci. Il existe d’autres prêteurs :

  • Le cédant : le cédant peut accorder un prêt (appelé « crédit-vendeur ») pour reprendre son entreprise. Cette solution peut être utilisée lorsque le cédant connaît suffisamment le repreneur pour accepter de prendre le risque, comme en cas de reprise par un héritier ou pour les petites entreprises reprises par un salarié. Ou lorsque le stock constitué par le cédant est manifestement trop important et que son rachat déséquilibre le plan de financement.

  • Le microcrédit : conçu spécifiquement pour des personnes rencontrant des difficultés d'accès aux financements bancaires, le microcrédit vise la création, la reprise ou la consolidation d'une entreprise. Le but : permettre aux porteurs de projet de faire naître ou de pérenniser leur propre emploi. En plus du prêt, ce dispositif s'accompagne d'un suivi des bénéficiaires : assistance dans les démarches administratives, aide à la maîtrise des coûts, développement commercial etc... Les microcrédits sont généralement proposés par des acteurs associatifs et peuvent aller jusqu'à 10 000 €. L'octroi d'un microcrédit est basé sur plusieurs critères :

    • le porteur de projet : motivation, expérience, compétences…

    • le projet : implantation, potentiel, chiffre d'affaires prévisionnel…

    • la capacité de remboursement

  • Une autre entreprise : qui de mieux placé qu'une autre entreprise pour comprendre les besoins de trésorerie ? Depuis la loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques les entreprises ont la possibilité d'être créancières ou débitrices les unes des autres. Les sociétés à responsabilité limitée (SARL) et sociétés par actions peuvent désormais prêter des fonds à des microentreprises, PME ou entreprises de taille intermédiaires (ETI). À quelques conditions :

    • les entreprises prêteuses ne doivent effectuer ce prêt qu’à titre accessoire de leur activité principale

    • les prêts ne doivent pas excéder une durée de 2 ans

    • les prêts accordés devront prendre la forme d’un contrat de prêt

    • les entreprises doivent pouvoir attester d’un lien économique (sous-traitant direct ou indirect, même groupement d'intérêt économique, même groupement attributaire d'un marché public...) justifiant le crédit.

  • BPI France : BPI France propose le prêt de transmission pour les reprises de petites et moyennes entreprises (PME). Il s'agit d'un prêt de 40 000 € à 1 500 000 €, sans garantie ni caution personnelle, toujours associé à un prêt bancaire. Il peut représenter au maximum 40 % de l'ensemble des prêts mis en place. De plus, BPI France peut garantir le(s) prêt(s) bancaire(s) à hauteur de 50 % (ou 70 % avec l'intervention de la région), pour la reprise d'une PME, via sa solution Garantie transmission.

  • Et enfin le prêt bancaire : toutes les banques ont un département spécialisé dans les prêts aux PME. L'endettement se fait généralement sur une durée de sept ans et ne couvre pas plus de 70 % du prix d'acquisition (hors immobilier). Et il ne faut pas se contenter de se renseigner sur les taux, les frais de dossier, les frais de fonctionnement au quotidien et les garanties ont leur importance et peuvent se négocier. Les banques exigeront des garanties : outre les éventuelles cautions personnelles et hypothèques, différents organismes peuvent proposer des garanties d'emprunts bancaires, notamment :

    • Bpifrance pour les PME

    • France Active pour les entreprises solidaires

    • Garantie EGALITE Femmes (ex FGIF) pour les femmes entrepreneurs.

Avant d’effectuer toutes ces démarches, que ce soit auprès de proches ou d’intermédiaires financiers, il importe de bien calibrer le projet au travers un plan de financement, document qui servira à tous les stades de la mise en œuvre de l'opération.

Quel est le rôle du plan de financement ? Le plan de financement :

  • Évalue le montant global du projet

  • Calcule les capacités de remboursement à venir

  • Identifie les financements à mobiliser

  • Détermine le montant d’un(des) prêt(s) bancaire(s) à solliciter

Le plan de financement est la première étape du prévisionnel financier. Il définit la stratégie de financement de l’entreprise, ce qui aura des répercussions sur son modèle économique. Le plan de financement permet de savoir si un financement bancaire est envisageable. Les banques ont tendance à ne financer que les besoins immobilisés (garantie directe sur le bien financé). Elles ne financent que très peu les besoins en trésorerie au démarrage, achat de stock de départ, frais de communication au lancement de l’entreprise...

Le Cabinet d’Affaires Saint-Rémi assiste bien évidemment les candidats repreneurs dans l'élaboration de leur plan de financement pour faciliter le recours aux financement bancaires. Demandez-nous conseil !


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